HABITER la Porte d’en bas, un quartier la Ville
Slogan du site

Site de l’association "Habiter la Porte d’en bas, un quartier, la Ville" dont l’objet est la préservation et la mise en valeur du patrimoine dans ses aspects culturels et naturels, îlots, rues, places, jardins, bâtiments et monuments, paysages, présence de la nature en ville, ainsi que le développement d’une urbanité responsable, dans tout l’espace intercommunal partagé. Le lieu dit la Porte d’en Bas est situé à l’est du Centre village de Bagneux (92220).

Fête de la nature 2009 à Bagneux, avec le CORIF (Centre Ornithologique d’Ile-de-France)
Ecoute / observation des oiseaux - 1. Friche des Mathurins et 2. Parc F. Mitterrand
Deux "Rencontre / Nature"... sans quitter son quartier

Habitants des quartiers Centre ou des Bas Longchamps, nous avions rendez-vous avec deux animateurs du CORIF pour une expérience de découverte sonore du petit monde des oiseaux, dans deux lieux particulièrement propices à leur présence - la friche de la rue de la Porte d’en Bas, dite aussi des Mathurins, univers végétal luxuriant et sauvage - fermée depuis des décennies en raison d’un sous-sol que les carrières de gypse rendent par endroits dangereux (effondrements) - et le grand Parc F. Mitterrand apprécié diversement, selon que l’on y promène le chien, qu’on y court, qu’on s’y pose, qu’on y joue, ou qu’on y trouve, sur ses hauteurs, une végétation moins domestiquée.

Article mis en ligne le 3 juin 2009

par Anabase

1.Dimanche matin 17 mai, 9h10

Malgré un ciel incertain, 6 personnes du quartier sont au rendez-vous donné par Pascale Meker (élue référente du Quartier Centre, conseillère déléguée à la valorisation du patrimoine et à la protection de l’environnement), avec Annette et Philippe, nos guides du CORIF (qui animent aussi les visites du samedi matin au cimetière parisien de Bagneux).

Nous pénétrons dans la Friche par la rue des Monceaux : un responsable du Service des Espaces Verts qui nous accompagnera pendant toute la matinée, nous ouvre la large grille qui clôt de ce côté le "domaine enchanté" - à proximité du grand marronnier. Nous longeons, en file indienne, le grillage qui nous sépare à notre gauche, de l’espace jardin réservé à la MAPAD (Maison d’Accueil pour Personnes Âgées Dépendantes), tandis qu’à notre droite, s’étend le "bois" apparemment silencieux, sous la pluie, et à qui le printemps a rendu en abondance son feuillage exubérant ; les hautes herbes, orties et ronces, en masses touffues, dégoulinent elles aussi d’eau.

Nous nous arrêtons en plusieurs endroits de cette sente, jusqu’à gagner un large espace encadré d’arbres ; au-delà, commence une aire de fontis.

Nos arrêts sont déterminés par les pauses commentées que l’un et l’autre de nos animateurs improvisent au fur et à mesure qu’un "évènement" se produit :

... ici "l’évènement" c’est bien sûr, quand le bois s’anime d’une trille perçante - manifestation de la présence sur son territoire d’un oiseau de très petite taille - "le troglodyte mignon" - plus petit que "le
moineau"
qui servira de référence, mais néanmoins un peu plus grand que "le roitelet" (le plus petit des oiseaux d’Europe)
.

Celui-ci, "le roitelet huppé" nous l’entendrons, et même certains d’entre nous, l’apercevrons, en fin de matinée, mais dans le parc F. Mitterrand, dans une haie épaisse de conifères qui lui sert souvent d’habitat - Annette qui est imbattable pour la manière simple et efficace dont elle reconstitue chants ou cris de chacun des oiseaux de rencontre, nous décrira la ligne mélodique du roitelet huppé, comme ceci "tout petit, tout petit, je suis" ...

Quant au "pouillot véloce", le bien nommé, compte tenu de la rapidité avec laquelle il s’empresse d’un endroit à un autre, son cri insistant, nous suivra de la Friche au Parc - une fois décrit comme faisant ainsi "tsip-tsap-tsip-tsap " (d’où le nom qu’il porte en Angleterre, "le chiff chaff" ), on l’appelle aussi "le compteur d’écus" ...parce que son chant évoque des pièces que l’on jette dans une bourse.

Nous sommes invités à retenir de la "leçon" d’ornithologie donnée par l’un et l’autre de nos compagnons du CORIF, qu’il convient de commencer par là, à savoir, repérer un cri ou un chant, jusqu’à ce qu’on finisse par l’isoler des bruits environnants ; et, ainsi, petit à petit, identifier quelques uns des éléments de cet univers de sons, où chacune des espèces ou familles d’oiseaux a sa "voix" ou sa "mélodie" spécifique, avec en corollaire, les variantes - qu’il s’agisse pour le mâle d’avertir la femelle de sa présence, de la séduire par les prouesses d’un chant, ou bien de délimiter un territoire, ou d’émettre un signal d’avertissement.

Par commodité de cheminement, deux groupes se sont formés, dès le début de la visite, l’un autour de Philippe, l’autre autour d’Annette, puis se sont réunis dans la clairière. Parfois Annette ou Philippe s’interpellent - est-ce le même qui a changé d’arbre ? ou y en a-t-il deux, à distance ? combien en comptes-tu ? puis, à notre tour d’essayer une réponse à la question, s’agit-il du "merle" ? ou de la "fauvette à tête noire" ? aucun de ces deux oiseaux n’est économe de sa voix, mais il existe un signe distinctif, pour l’oreille attentive, nous dit Philippe - l’un, le merle, "grand compositeur", arrête par contre sa mélodie, de manière un peu abrupte, comme s’il s’étouffait au final..., tandis que l’autre, la fauvette va jusqu’au bout de sa mélodie flûtée et puissante.

Outre l’attention donnée à un des cris ou des chants que l’oreille distingue avec le plus de facilité, la progression dans l’identification de chacune de ces "voix" sera facilitée par l’écoute répétée d’enregistrements, ou la confrontation sur le terrain, entre l’enregistrement et la voix repérée - démonstration nous est faite par Philippe...

Seconde consigne donnée par Annette :

se référer aux connaissances que l’on acquiert au fur et à mesure de la pratique (mais aussi des lectures faites) sur la relation entre les différentes espèces du vivant et les milieux qui leur sont favorables :

nous levons la tête vers de hauts arbres, porteurs de gui et Annette nous apprend que l’oiseau que nous entendons, c’est "une grive musicienne", friande des boules blanches du gui qu’elle digère rapidement ; elle se nourrit de baies, mais aussi d’insectes, vers (et escargots) - comme la "grive draine" (que l’on trouve aussi communément dans les parcs, bois et vergers, mais qui se distingue entre autres par sa grande taille)

Entre averses et éclaircies, nous entendrons quand même "la mésange bleue" , apercevrons "la mésange à longue queue" et Annette et Philippe s’accorderont pour conclure qu’un probable "accenteur mouchet" s’est fait entendre : de la taille du "moineau domestique", il lui ressemble, sauf la tête et la poitine bleutée, et fréquente les brouissailles touffues, les haies et les parcs (nous le retrouverons plus tard dans le Parc F. Mitterrand). Deux "pigeons ramiers" - appelés aussi " palombes" dans le Sud-Ouest - que le col blanc, ainsi que la barre blanche en travers de l’aile distinguent du "pigeon des villes" ordinaires - prennent leur envol. .

Enfin, ce sera l’observation de la ronde des "martinets" amorcée dans la friche en ce début de matinée, mais que nous aurons l’occasion d’admirer tout au long de notre parcours entre 10h15 et 12h30 dans le Parc F. Mitterrand - la luminosité prenant le dessus sur les nuages et la pluie - qui donnera l’occasion d’apporter des précisions entre le mode de vie du martinet (qui apparaît dès la fin avril) et celui de "l’hirondelle" dite "de fenêtre" - population qui était en déclin (les nouvelles constructions ne favorisant plus les nids sous les toits ou les balcons), mais que des mesures de protection ramènent dans nos villes : ainsi, nous apprenons que 50 nichoirs pour hirondelles ont été posés à Bagneux du côté de Garlande

Suite de la visite consacrée au repérage des oiseaux en cette matinée consacrée à la Fête de la Nature, en milieu urbain - quelques centaines de mètres de là, en descendant la rue des Blains...

Article 2. Le Parc F. Mitterrand et ses habitants aîlés...