HABITER la Porte d’en bas, un quartier la Ville
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Site de l’association "Habiter la Porte d’en bas, un quartier, la Ville" dont l’objet est la préservation et la mise en valeur du patrimoine dans ses aspects culturels et naturels, îlots, rues, places, jardins, bâtiments et monuments, paysages, présence de la nature en ville, ainsi que le développement d’une urbanité responsable, dans tout l’espace intercommunal partagé. Le lieu dit la Porte d’en Bas est situé à l’est du Centre village de Bagneux (92220).

En cheminant le long des Rigoles ...
"BALADE / RANDO : Pour une approche du réseau hydraulique du Plateau de Saclay - patrimoine naturel et historique en voie de réhabilitation" 
Article mis en ligne le 26 août 2022
dernière modification le 2 septembre 2022

par Anabase

"En cheminant le long des rigoles ..."

Organisée dans le cadre des journées de la Fête de la Nature dont les dates se situent chaque année autour du 22 mai, Journée Internationale de la Biodiversité,
notre sortie nature s’est déroulée comme prévu le Samedi 21 mai .

Sur les 14 personnes intéressées par le thème et les lieux proposés, trois parisiennes et un habitant de Savigny-sur-Orge ont rejoint notre groupe de 10 balnéolais à Igny dans le département de l’Essonne, au centre bourg (mairie et église) que nous avions choisi comme point de départ pour notre randonnée, en raison des commodités d’accès par les transports en commun (RER C ou BUS 294).

C’est aussi pour cette raison qu’ayant pareillement fixé le point d’arrivée à Igny, nous avons composé un itinéraire en boucle. Mais pas seulement.
Tel que composé, le parcours a permis d’offrir aux regards des participants des vues complémentaires sur les grands espaces du plateau agricole, d’une part en l’abordant le matin par ses hauteurs boisées pour la découverte de la Rigole de Favreuse au cours plein de surprises - avec qui nous avions rendez-vous - et sur la fin de l’après-midi, en quittant les terres planes et cultivées du Plateau, traversées par la Rigole des Granges, que nous allions longer, pour remonter au final vers des espaces boisés situés en couronne en surplomb du village de Vauhallan, voisin d’Igny.

Dialogue de la Trame Bleue avec la Trame Verte.

Défis d’aujourd’hui répondant au défi d’hier.

Le reportage en images, composé à partir des photos de quatre des participants, permet de repérer les différents moments de ce Parcours /Découverte.

Ainsi on peut dénombrer cinq moments dans cette balade / rando ou distribuer l’itinéraire selon 5 segments principaux.

1er moment - Photos n°1 à 29
* 1. " Les Bois brûlés" à Igny - qui permettent de rejoindre en sous-bois la "Rigole de Favreuse"
* 2. Circulation / découverte le long de la "Rigole de Favreuse" - où s’est tenu le pique-nique

2ème moment  - Photos n°30 à 41
Le Plateau agricole - Traversée, pour gagner Saclay-Bourg

3ème moment  - Photos n°42 à 51
Aller /retour aux deux Étangs de Saclay (Étang Vieux et Etang Neuf) et découverte de Saclay Bourg (fermes anciennes et mares)

4ème moment  - Photos n°52 à 61
Circulation le long de la " Rigole des Granges " ou dite aussi "Rigole domaniale" à travers le Plateau agricole

5ème moment  - Photos n°62 à 75
Retour par le village de Vauhallan (ses bois et les zones humides autour du Ru de Vauhallan) et remontée par les Bois vers Igny

Y alternent des paysages resserrés de sous-bois où la lumière filtre, ravivant le vert somptueux des feuillus - la balade s’y fait tranquille et bucolique - et du "grand paysage" où l’identité agricole du Plateau est perçue par de longues traversées au sein de cultures encore rases ou ondulantes en cette fin de printemps.

L’opposition n’est pourtant pas si forte entre les coteaux peu élevés et la plaine dominée par les cultures, puisque depuis ces espaces ouverts où le ciel prend aussi des proportions immenses, les bois y restent toujours aux confins et à l’horizon :
ce qui confère à cette partie du Plateau de Saclay une homogénéité dans le territoire qu’on arpente
.

En effet si du premier segment de terrains où s’effectue le parcours, la priorité est donnée à l’observation de la première des deux rigoles - pour son tracé encadré de futaies, ses berges et sa flore et les éléments architecturaux qui ponctuent son cours (petits ponts en meulières au nombre de neuf, et bornes fleurdelysées en grès au nombre de six) - donnant par là le sentiment d’être dans un univers à part qui se suffirait à lui-même (quasi idyllique), l’existence d’un autre type de territoire en contrebas ou au-delà de celui de la Rigole de Favreuse s’infiltre dans la conscience du marcheur.

Ainsi, lors d’un alignement d’arbres plus clairsemé le long de la piste cyclable, le regard peut se porter sur des toitures roses qui révèlent un village au bas du coteau sur lequel nous suivons le cours de la Rigole de Favreuse - ce sera le Village de Vauhallan que nous traverserons en fin de boucle du parcours.
Ainsi à l’occasion de l’échappée à partir d’un des ponts, d’où un court chemin légèrement pentu nous mènera vers les espaces ouverts de la Plaine de Favreuse et ses fermes - dont on ne pouvait soupçonner l’existence.

Quant à l’itinéraire de fin d’après-midi qui nous a fait quitter le bourg de Saclay et rejoindre le village de Vauhallan, il avait pour objectif principal une seconde traversée du Plateau, en sens inverse de notre circulation du matin, afin de suivre le cours de la seconde des deux rigoles que notre Parcours en boucle permettait de remonter - la Rigole des Granges (aperçue à l’entrée de Saclay).
Nous avons pu alors, d’une autre manière, cette fois ci, depuis le Plateau lui-même où se déroulent quasi à perte de vue, comme une mer, les terres cultivées, découvrir en contre point un horizon proche, constitué de hauteurs boisées :

C’était d’un côté, à portée de regard, le coteau où nous marchions le matin, tandis que sur la piste où nous longions la Rigole des Granges, nous nous dirigions vers un autre boisement, le Bois de Caves , dont la situation sur les hauteurs de Vauhallan surprit les marcheurs, tant ceux-ci ne s’attendaient pas à ce qu’on puisse par un chemin de traverse repéré en contrebas de la rigole, abandonner les terres planes des cultures, laisser la rigole rejoindre Palaiseau (où elle prend sa source) pour entamer quelques petites pentes et les redescendre, et finalement aboutir au village dont le matin ils n’avaient entrevu que les toits ...

L’unité du Plateau - avec les contrastes de son paysage - telle qu’elle devient sensible au fur et à mesure de la marche - se révèle enfin par l’existence des diverses manifestations de la présence de l’eau  : "Étangs", "Mares", Mouillères", "Zones humides", "Rus" et "Rigoles" et les liens qu’elles entretiennent entre elles.

Certes nous n’avons pas pu donner à voir quelques unes des mouillères aperçues lors de précédents repérages, en raison de la sécheresse qui avait déjà commencé à bien affecter aussi le Plateau, en cette fin de mai 2022. Mais une des prairies encore humides aux abords du Ru de Vauhallan, en contrebas des terrains affectés aux cultures (à cet endroit par contre à sec, alors que nous l’avions vu "bouillonnant" en début de printemps), a permis d’y repérer la présence d’une mouillère (cette mare temporaire qui apporte aussi sa contribution à la Trame Bleue).

Quant aux "Rivières", si elles sont bien un élément fondamental du réseau hydraulique du Plateau, ce n’est pas sur celui-ci qu’on les trouve, mais de part et d’autre dans les vallées qui l’encadrent - Vallée de la Bièvre au nord, de la Mérantaise et de l’Yvette au Sud. De fait, "le Plateau de Saclay se situe à cheval sur deux bassins versants principaux " : la Bièvre et l’Yvette".

Notre précédent article qui annonçait cette Balade / découverte comporte une partie historique documentée par le travail de l’association ADER "De l’eau du Plateau de Saclay aux fontaines de Versailles, 2013, auquel nous avons eu recours - dont les chapitres "Au service du Roi, l’alimentation des eaux de Versailles" et "Un grand défi au XVIIème siècle".

L’article paru dans le "Magazine d’informations municipales de Saclay", janvier /avril 2006, par Serge Fiorese , Conseiller municipal, sous le titre "Le système hydraulique du plateau de SACLAY - Un patrimoine unique à découvrir et mettre en valeur" constitue un complément qui figure ici en document joint.

Notre parcours s’est déroulé entièrement sur une partie du territoire "sanctuarisé" du Plateau (toute construction présente ou future y est interdite).
Celui-ci correspond à la zone de protection naturelle, agricole et forestière du plateau de Saclay (ZPNAF), créée par la Loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris.
La zone de protection comprend 2 469 hectares consacrés exclusivement aux activités agricoles et 1 646 hectares composés de forêts, cours d’eau, espaces naturels et rigoles. (Décret du 27 décembre 2013).

C’est seulement en arpentant par la piste cyclable les grands espaces agricoles où s’insinue la "Rigole des Granges", que des silhouettes de grues de chantiers s’élevant à l’horizon ont été le signalement, qu’au delà, se poursuivent depuis des décennies les ouvrages en construction du Pôle scientifique et Technique du Plateau à visée internationale.( photo n°58)
Dans le cadre du "Projet Paris Saclay", l’Établissement Public d’aménagement Paris-Saclay qui s’étend sur deux départements, trois intercommunalités et 27 communes, dès sa création, a placé la gestion de l’eau au cœur du projet dont il a la responsabilité. En avril 2010, sous l’autorité du Préfet de Région, il a engagé une démarche associant l’ensemble des acteurs du plateau de Saclay :" l’Etude globale de gestion des eaux ".

Un premier Rapport de 2010-2012 - conforté en 2014 - présente les principes adoptés qui constituent une base partagée permettant de guider et d’encadrer l’aménagement du Plateau pour les opérations futures, dans le but de "favoriser l’exploitation agricole, la gestion forestière, la préservation et la valorisation des espaces naturels et des paysages".
Cinq thématiques y sont exposées : Eaux fluviales, Assainissement, Eau potable et gestion de la ressource, Patrimoine naturel et historique, Eau et agriculture, auxquelles correspondent cinq enjeux à décliner en terme d’actions cohérentes.
Un extrait de ce Rapport figure en document annexé.

La gestion de l’eau, sujet d’importance majeure, est devenu en quelque sorte fédérateur.

C’est dans ce contexte, qu’il faut aussi situer le projet de réhabilitation dans sa totalité du réseau hydraulique conçu au XVII ème siècle pour alimenter les fontaines de Versailles, et en obtenir le classement.

La carte établie pour figurer notre Parcours (ligne en pointillé rouge) clôt ces documents.

L’observation botanique systématique n’était pas le propos de ce parcours conçu d’abord comme une approche du réseau hydraulique dans sa conception initiale et son avenir - comme enjeu patrimonial et comme pièce maîtresse d’une Trame Verte et Bleue dont la structuration avec celle des vallées voisines est en cours.

Toutefois outre les photographes du groupe, un des participants a apporté sa contribution au "récit" en faisant en chemin un premier inventaire des diverses plantes herbacées, caractéristiques des lisières boisées et quelques unes plus particulièrement liées aux sols humides.
Son "listing" figure en dernier document. A chacun de l’enrichir éventuellement.

Il est évident qu’une observation de la flore qui accompagne le lit des rigoles et leurs berges serait un objectif intéressant à prévoir, d’autant que nous pourrions bénéficier du résultat du travail d’associations qui poursuivent cette mise en relation du public avec les richesses écologiques du Plateau.