HABITER la Porte d’en bas, un quartier la Ville
Slogan du site

Site de l’association "Habiter la Porte d’en bas, un quartier, la Ville" dont l’objet est la préservation et la mise en valeur du patrimoine dans ses aspects culturels et naturels, îlots, rues, places, jardins, bâtiments et monuments, paysages, présence de la nature en ville, ainsi que le développement d’une urbanité responsable, dans tout l’espace intercommunal partagé. Le lieu dit la Porte d’en Bas est situé à l’est du Centre village de Bagneux (92220).

Un "jardin naturel" à Paris
Un jardin sans "Maître" jardinier...
Ni musée ni décor, une véritable réserve de biodiversité au cœur d’un quartier

Outre le site de la Mairie de Paris - rubrique « l’environnement » / « lieux de découverte de l’écologie », celui de l’Internaute et son dossier « Paris au calme. », l’article « Jardin naturel » dans Wikipedia, nombreux sont les sites, institutionnels ou personnels, qui s’accordent pour signaler, parmi les ballades insolites et bucoliques dans Paris, « ce jardin parisien... pas comme les autres ».

Article mis en ligne le 12 mars 2009
dernière modification le 7 avril 2009

par Anabase

Outre le site de la Mairie de Paris - rubrique « l’environnement » / « lieux de découverte de l’écologie »- celui de l’Internaute et son dossier « Paris au calme. », l’article « Jardin naturel » dans Wikipedia, nombreux sont les sites, institutionnels ou personnels, qui s’accordent pour signaler parmi les ballades insolites et bucoliques dans Paris, « ce jardin parisien ...pas comme les autres ».

Les appréciations et commentaires, souvent accompagnés de photos, varient en fonction de l’approche qui en est faite :

selon que l’on s’attache surtout à l’apprécier comme un coin champêtre préservé au sein de la Ville et à définir cet « univers » comme « une parenthèse verte et enchantée » - on tend à mettre l’accent sur le caractère unique et fermé sur lui-même de cet espace situé effectivement à l’écart des grandes circulations urbaines – sans méconnaître pour autant qu’on peut non seulement s’y « ressourcer », mais aussi s’y instruire

par contre si l’on met en avant l’intention qui a présidé à faire exister cet espace comme partie de l’urbain dans lequel il s’intègre, avec ses particularités – alors on en souligne ce qui le rend si précieux, car rare encore de son espèce, et fragile : ce jardin, municipal et ouvert au public « est une véritable réserve de biodiversité ».

« Un jardin laissé volontairement à l’abandon » ? [1]

« Pas d’arrosage, ni de tonte » ; donc pas de gazon, mais « des herbes folles ».
Ici « les plantes sauvages fleurissent, fanent, fructifient et offrent gîte et couvert à toute une petite faune » [2]. C’est un monde végétal très divers qui se révèle, au fur et à mesure des circulation que l’on improvise en empruntant les étroites allées - y cohabitent plusieurs milieux : type prairie avec ses fleurs et graminées / friche / haies / sous-bois / plantes à l’assaut de murs accueillants ; l’espace fait la part belle aux sous-bois, où des arbres de toute hauteur ont parfois leurs branchages qui s’entremêlent, tandis qu’y règnent le lierre rampant ou grimpant, les feuilles mortes et de vieux troncs moussus, laissés sur place au sol, enfin, une vraie mare, avec ajoncs, nénuphars, grenouilles et libellules... Ainsi donc, un jardin d’où le jardinier serait absent ?

Ou bien un espace dédié à l’entretien et la mise en valeur de la biodiversité en milieu urbain, dans le contexte d’un quartier très habité, et vécu par le voisinage comme un jardin ?

Alors « l’ abandon » relève d’un intelligent artifice car ce territoire où on laisse la nature s’exprimer librement est bien le résultat d’un dessein où prévaut une certaine idée de l’urbanisme qui conjugue le vivre en ville et habiter sa Terre...
« Le Jardin naturel » du 120 rue de la Réunion a été créé en effet en 1995 sur un territoire laissé vide par de la friche industrielle ; le choix d’y privilégier le végétal sauvage pour y « reconstituer des milieux naturels d’Île de France, de plus en plus rares », a quelque parenté avec le programme du Muséum d’Histoire Naturelle aboutissant à constituer sur plusieurs années
le « Jardin écologique » du Jardin des plantes à Paris.

Du Muséum avec sa mission éducative, le « Jardin naturel » en retient l’esprit, sous deux formes :

 d’abord, visuellement, par le marquage et le signalement des plantes et arbres, mais aussi insectes, petite faune et oiseaux : ainsi le banal, mis en valeur au « Jardin écologique » s’offre ici aussi au regard comme à la réflexion, avec autant de solennité que l’exotique ou l’exceptionnel.

 ensuite, parce que des visites confiées à des animateurs qualifiés sont régulièrement programmées en direction des scolaires des alentours, mais aussi d’autres quartiers et pour parfaire les visites de plein air, l’espace du jardin naturel intègre un bâtiment dans lequel deux petites salles permettent des activités pour petits groupes d’enfants. Des affiches y décrivent l’organisation de l’espace, mais aussi les écosystèmes qui font la richesse de ce lieu, lesquels sont le plus souvent délimités par de petites clôtures basses.

Pourtant ni musée, ni décor, le « Jardin naturel » est pensé comme compatible avec les circulations caractéristiques d’une vie de quartier et des riverains : la vigilance n’est pas absente et l’entretien réduit au minimum, est bien fait par les jardiniers de la Ville pour une ½ journée ou une journée par semaine. Mais l’affichage de consignes visant aux apprentissages citoyens de respect de cette nature en ville, plutôt que d’énoncer des interdits, désignent ou expliquent les gestes à faire ou ne pas faire.

Ce que nous retenons de cette expérience réussie, c’est qu’on peut maintenir et faire exister ce type de territoire dans un environnement complètement construit, en l’intégrant complètement à la vie d’un quartier : on le traverse, on s’y arrête, et les enfants surveillent les changements qui affectent, selon les saisons, les « habitants » de la mare...