HABITER la Porte d’en bas, un quartier la Ville
Slogan du site

Site de l’association "Habiter la Porte d’en bas, un quartier, la Ville" dont l’objet est la préservation et la mise en valeur du patrimoine dans ses aspects culturels et naturels, îlots, rues, places, jardins, bâtiments et monuments, paysages, présence de la nature en ville, ainsi que le développement d’une urbanité responsable, dans tout l’espace intercommunal partagé. Le lieu dit la Porte d’en Bas est situé à l’est du Centre village de Bagneux (92220).

ÉLECTIONS MUNICIPALES DES 15 et 22 MARS 2020
Retour sur la réponse de la liste "Bagneux pour tous Tous pour Bagneux"
Article mis en ligne le 14 mars 2020

par Anabase

A l’attention de l’équipe de campagne de la liste "Bagneux pour tous Tous pour Bagneux"
A l’attention de Madame Marie-Hélène Amiable,

Remerciements pour l’intérêt que votre courrier manifeste pour les "Observations et Questions" qui vous ont été adressées au nom de l’association "Habiter la Porte d’en Bas, un quartier, la Ville".

« A sa lecture, nous faisons le constat qu’un certain nombre d’engagements rejoignent ou développent des thématiques que notre association porte depuis sa création en 2007.

En effet, pour rappel, dès 2008, avec le texte rendu public "Étude friche boisée"(et adressé aux élu-e-s en charge du Développement durable ou de la Valorisation du patrimoine et protection de l’environnement) le fil directeur quant à la position que nous défendions s’exprimait dans cette formule lapidaire "La nature ne doit pas être ce qui reste quand tout a été aménagé". 

Nous y développions alors un argumentaire sur le "défi à relever de la nature en ville" - tant du point de vue du patrimoine vert, de la biodiversité et des continuités écologiques que des circulations douces (nous parlions alors de "chemins buissonniers" pour les enfants des écoles – mais aujourd’hui ce sont aussi les adultes qui ont besoin de ces chemins piétonniers ou circulations douces autant qu’actives) - nous y appelions à "changer de point de vue et de regard". Dans cet objectif, nous y évoquions la nécessité de "développer l’éducation à la biodiversité" et d’"améliorer la connaissance des écosystèmes" - tout comme nous pensions qu’il fallait "résolument développer un urbanisme à échelle humaine". 

Ce qui était juste - du point de vue de la perception des fonctionnalités de la nature en tant que telle, ainsi que des « services » qu’on peut en attendre au sein de l’espace urbain en particulier, faisant pourtant, alors ,figure de conception marginale - est devenu aujourd’hui une urgence incontournable

On ne peut plus méconnaître les alertes lancées par le 2ème Appel de 15 000 scientifiques de novembre 2017 sur l’ampleur de la dégradation de l’environnement : "pour éviter une misère généralisée et une perte catastrophique de biodiversité, l’humanité doit adopter une alternative plus durable écologiquement, que la pratique qui est la sienne aujourd’hui"- et par le 3ème "Appel mondial des scientifiques sur le climat" publié le 5 novembre 2019 dans la revue BioScience , co-signé par 11 258 scientifiques (dont 1500 Français) de 153 pays (climatologues, biologistes, physiciens, chimistes ou agronomes), dépassant les clivages entre options politiques et nations : " Les scientifiques ont l’obligation morale de prévenir clairement l’humanité de toutes les grandes menaces sur son existence, et de les dire telles qu’elles sont".

Depuis la période de l’analyse et des propositions élaborées à partir de la situation concrète d’un quartier, des évolutions ont eu lieu vers une meilleure appréciation de la place à donner au sein de l’univers urbain aux manifestations de la nature - parmi lesquelles la «  biodiversité ordinaire » qui joue un rôle irremplaçable de mieux en mieux étudié, de même que la présence (à respecter et à valoriser) des « vieux arbres  » ( y compris des "arbres morts" avec lesquels le vivant continue son cycle) dont l’intérêt écologique est devenu manifestement reconnu - pour ne prendre que ces deux exemples à notre avis significatifs.

En attestait déjà de cette évolution le travail d’équipe (services municipaux, élu-e-s, paysagiste, maître d’œuvre, et associations environnementales, et quelques habitants) qui fut finalement enclenché, aboutissant à la réalisation d’un espace vert à double statut - Jardin public ET « Jardin naturel  ». Cette expérience garde toujours son actualité quant aux projets en cours ou à venir, dans leurs diversités .

C’est pourquoi vous trouvez dans nos questionnements ou observations, pointés des sujets qui ne sont pas que de détails, concernant la valeur des friches en tant que telles et l’obligation de se référer à une «  Charte de l’Arbre  » pour la faire réellement appliquer en toutes circonstances, ainsi que l’évocation de gestes innovants en faveur de la nature plantée sous forme de vergers publics et autres emplacements dédiés aux arbres fruitiers : à quoi, à qui les destine-t-on ? Comment faire pour que se concrétise le lien social que l’on imagine pouvoir faire naître à partir de ces plantations– outre la qualité du paysage que l’on en attend ?

Nous évoquons ici combien l’objectif de « ville nature » pour Bagneux implique de se projeter au-delà des initiatives immédiates pour faire que celles-ci s’inscrivent dans la durée et participent aussi d’une vision globale où l’écologique se décline en multiples gestes, actions cohérentes et moyens .

Pareillement pour l’estimation de ce qu’il y a à « sanctuariser », protéger, développer ou créer en espaces verts - publics /ouverts au publics, mais aussi parties d’espaces privés (qu’ils soient pavillonnaires ou ensembles d’immeubles) lesquels doivent aussi relever d’une protection (ne pas avoir le statut par exemple de ce qui fut qualifié un temps de « dent creuse »).

Notre questionnaire désigne à ce sujet la nécessité d’ "un inventaire cartographié"  à faire sur la commune et au delà pour que ce programme de protections puisse rationnellement être partie intégrante du futur PLUi. Des outils et des méthodes existent pour cela ou / et sont en chantier. Des associations environnementales y travaillent. Mais nous avons aussi constaté que si les systèmes de protection existants d’une commune à l’autre dans leurs PLU diffèrent, il y a dans celui de Bagneux certaines mesures plus efficaces que dans d’autres PLU – ce qui « milite » pour de véritables échanges de points de vue ou pratiques donnant lieu à un travail pour parfaire ensemble le futur PLUi.

En ce sens "la question centrale" n’est pas dans nos "Observations / Questions" comme vous l’écrivez "la densité de la ville et les projets urbains". La question de la densité est subordonnée à la démarche de transition.

 "La question centrale" est en effet comme nous l’exposons dès notre préambule celle d’entrer dans une logique de transition pour des communes dont la spécificité est d’appartenir à la zone agglomérée dense  : y faire exister, préserver, développer ou reconquérir des espaces verts, de nature et semi naturels en ce milieu urbain, implique un autre rapport entre espaces construits et espaces libres de construction / espaces ouverts, et ce, à proportion du nombre d’habitants actuels et attendus - afin de garantir effectivement les conditions d’une meilleure qualité de vie, et non une dégradation. Cela implique d’inverser en quelque sorte les priorités en faisant du "sol vivant" et de l’usage de l’espace, le critère de référence indispensable.

C’est pourquoi nous considérons que le dossier de la requalification du site des Mathurins tel qu’il s’est mis en place dans le temps doit être mis plus que jamais en perspective (actuellement nous le tenons pour non irrémédiablement achevé) d’autant qu’il est assez exemplaire : quasiment tous les enjeux du moment s’y sont trouvés réunis. Or, si nous sommes tous concernés par la nécessaire adaptation au changement climatique, qui est devenu tout autant un devoir moral, ne revient-il pas aussi au propriétaire du terrain de prendre sa part dans une démarche "vertueuse" qui voudrait que soit substitué au projet actuel un projet plus économe du sol - en construisant moins, pour donner place à des renaturations plus conséquentes.

Quant aux objectifs municipaux c’est bien le moyen et long terme qu’il convient de prendre en compte. Comment atteindre les 10 m² d’espaces verts publics ou ouverts au public par habitant si l’on ne met pas une limite au nombre de logements à construire : Bagneux de « ville [encore] verte » deviendrait fortement carencée en espaces verts, aggravant ainsi en terme de qualité de vie et de santé les inégalités sociales que l’on veut corriger.

« L’Instruction du gouvernement du 29 juillet 2019 relative à l’engagement de l’État en faveur d’une gestion économe de l’espace » arrive bien à propos : « La présente instruction du Gouvernement appelle au renforcement de la mobilisation de l’Etat local pour porter les enjeux de lutte contre l’artificialisation des sols, appliquer les dernières mesures législatives prises en la matière et mobiliser les acteurs locaux. »

La période est donc en effet plus que jamais aux défis.

C’est en comptant sur l’intelligence, les expériences et les aspirations des habitants / citoyens et les compétences spécifiques des associations qu’il convient d’enclencher le processus pour "passer à un plan écologique et social construit, cohérent et ambitieux" que vous désignez comme devant structurer une nouvelle mandature - nous faisons toutefois une réserve quant à la conception de la relation entre l’écologique ET le social : l’écologique en tant que rapport au monde inclut le social.

Il nous semble utile « pour que les balnéolais soient pleinement engagés dans ce processus » de rappeler la "Charte de la concertation du ministère de l’Aménagement et du territoire" de 1996, (revisitée lors du Grenelle de l’Environnement) « Sur tous les projets qui touchent à l’urbanisme, à l’aménagement du terr:itoire, à l’équipement des collectivités, à la préservation de la biodiversité, à la préservation de l’environnement, à la lutte contre les effets du changement climatique, au développement durable des territoires la concertation est devenue nécessaire ». C’est autant dans les principes que dans sa méthode que cette charte a valeur pour nous : son premier Article déclarant « La concertation commence à l’amont du projet ».

C’est ce que notre association n’a eu de cesse de faire valoir comme garant d’une véritable participation active des citoyens / habitants - réclamée de plus en plus ces dernières années par de plus en plus d’habitants, devant des transformations de leur ville qui s’étaient faites sans eux. Trop des consultations organisées venant après que les décisions principales aient été élaborées.

- Nous prenons donc acte en particulier de votre engagement pour la création d’un "conseil permanent de la transition écologique" - notre association ayant maintes fois souligné la nécessité et le besoin d’une telle instance où puisse se travailler une pensée collective attachée à faire le lien entre le local et le global et à faire émerger les transversalités.

 Mais nous attendons en conséquence aussi des élu-e-s qu’ils fassent en sorte de porter au niveau du Territoire Vallée Sud -Grand Paris cette problématique de la transition, que vous faites vôtre - avec l’objectif qu’elle traverse la construction du prochain PLUi (c’est-à-dire qu’elle en devienne le ciment ou/ et la trame commune) et qu’y soient discutées et travaillées l’ensemble des questions qui s’y rattachent, dans un esprit de coopération, pour le meilleur-être des habitants de ce Territoire - lui-même partie d’une Métropole, dont le SCoT en fin de chantier est en attente d’être voté mais qui vient d’adopter son Plan Climat-Air-Énergie.

  Or, dans un proche immédiat l’élaboration du PCAET (Plan Climat -Air-Énergie Territorial) va redevenir à l’ordre du jour des futurs conseillers territoriaux de Vallée Sud -Grand Paris.

Nous attendons comme l’ensemble des associations des différentes communes regroupées dans la "Coordination des Associations du Territoire Vallée Sud-Grand Paris pour la Transition Écologique" qui ont adressé une "Lettre ouverte » pour un Plan concerté aux candidat-e-s des élections municipales que l’avancement de ce Plan fasse partie de leurs engagements et qu’y soient associées en particulier les habitants et les associations environnementales.

Nous soulignons à ce propos que notre association et Bagneux Environnement avec qui ensemble vous avons transmis cette "Lettre ouverte" n’avons pas encore reçu votre réponse.

Enfin, pour revenir sur ce qui sera mentionné sur les bulletins de vote de cette élection municipale, à savoir, (non pas les candidats au conseil territorial) mais « la liste des candidats au conseil communautaire [...]ce qui est pour nous la Métropole du Grand Paris », cela invite plus que jamais à se soucier que soit mieux portées à la connaissance des habitants les informations sur ces nouvelles structures - en particulier à chaque fois que des consultations sont proposées au large public de ces territoires (pour la Métropole, le SCoT a donné lieu à un important travail d’élaboration avec la possibilité pour les citoyens et les associations d’y apporter leurs contributions) - et faciliter ainsi à ce niveau la démocratie participative.

L’objet de notre texte en interpellant les candidat-e-s des différentes listes qui se présentent à ces élections, a été non pas d’examiner l’ensemble des sujets qui constituent un programme, mais d’attirer l’attention sur un certain nombre de sujets sensibles, du point de vue d’une approche environnementale de l’urbain - en relation avec les positions, propositions, actions de notre association qui par ailleurs travaille aussi en réseau avec d’autres associations - compte-tenu des enjeux qu’il s’agit, chacun depuis sa place, de rendre perceptibles par tous. »